Quand mon fils m’a annoncé la fermeture des Papeteries, je n’y croyais pas.

Elles avaient toujours été là, ce n’était pas pensable qu’elles puissent fermer un jour.

J’avais l’impression que tout ce que j’avais concouru à bâtir s’effondrait.

Je ne m'imaginais pas qu’on puisse démonter une machine à papier.
Une machine, c’est comme une statue.

Quand je suis parti en retraite en 1996, l’usine tournait bien, pourtant.

J’ai continué d’avoir des nouvelles par mon fils Pierre.
À partir des années 2000, j’ai senti qu’il était de plus en plus inquiet.

Le 26 avril 2006, le couperet tombe : le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire des Papeteries.

Mon fils et ses collègues s’étaient pourtant mobilisés en montant un projet de reprise en SCOP. Mais ça n’a pas suffi…

Il faut dire que l’usine en intéressait plus d’un. Mais pas pour son activité industrielle…

Un an après la fermeture, je réussis à m’introduire dans l’usine en ruine.

J’ai le sentiment d’un immense gâchis…

L’impression qu’un monde s’efface…

Je m’appelle Georges Lugaz, ouvrier papetier de 1952 à 1996.

C’était mon histoire des Papeteries.

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